Extrait du journal
chef de bande, comme on le croyait, il deviendra' chef d'atelier, car il ne de mande qu'à vivre, pour pouvoir montrer à ses juges qu'il faut juger le cœur de, l'homme, non juger un moment d'oubli. Il ne demande qu'à voir cette nature qui lui sourit par la fenêtre de sa prison. II est accompagné d'un agent de police, .jl'un surveillant, qui font tout ce qu'ils peu vent pour le distraire, d'un soldat de planton,dans sa cellule. Oh! cela est triste et fait réfléchir, et corrige l'homme, tant dur qu'il soit, quand il voit, la nuit, une femme se dresser devant lui. Qui «ait? C'est le cadavre qui se redresse et ne.disparaît que lorsque le meurtrier lui a promis de devenir meilleur. » Abadie, ainsi pris par ces.sentiments divers de remords et de vague confiance, ce condamné à mort, âgé de dix-neuf ans, fait' à tous une priere touchante dans sa naïveté : « Prière, » Il a recours au public pour adresser cette prière, il demande qu'on ne montre pas au doigt sa malheureuse, famille. C'est la seule demande qu'il fait. Il es père qu'on l'exaucera, et dit merci d'avance à ceux gui aideront à la prière qu'il fait au dernier moment. » A la fin de ses Mémoires, le jeune con damné, avec une solennité qui rappelle celle. des anciens imprimeurs signant leur œuvre, met sûr la couverture ; « Celui qui a fait cette histoire, qui est réelle, et cette conclusion, qui est écrite de tout son cœur, sur ce gui1 se passe quand on est dans cette situation, est Abadie lui-même. » Il l'a écrite dans l'intention de faire cesser les nuits d'orgie; les vols qui sont la perte des jeunes gens, pour arrêter les mains armées, qui sont suspendues au-dessus des victimes, ptiur que d'au tres n'aillent pas coucher dans la cellule des condamnés à mort. » J'ai cité simplement Abadie autant que faire s'est pu, et, dans toute cette ana lyse, j'ai gardé du mieux ses expressions et ses phrases. En pareils cas, jamais la rhétorique de nous autres écrivains ne remplace un cri du cœur, une émo tion vraie. Un grand nombre de traits dans le ré cit d'Abadie sont saillants. Je n'ai, pas voulu les marquer davantage. Change ront-ils un sombre dénouement P Félicien Ghampsaur....
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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