Extrait du journal
chai, dans sa prison, une ceinture avéc un crochet en fer, pour qu'il pût l'accro cher à sa corde et se soutenir ainsi plus facilement en l'air. , ». Sa corde," longue de 27 mètres, était préparée depuis plusieurs jours. Elle était faite avec les ficelles qui entou raient nos malles ; nous en " avions mis naturellement le plus possible. » Le maréchal, prévenu comme je vous l'ai dit, regardait tous les soirs, à sept heures, vers le golfe Juan. » Aussitôt qu'il nous eût aperçus, dans la soirée dé dimanche, il alla attacher sa corde à l'endroit préparé d'avance par lui. » Il y avait, dans le mur de la terrasse, une gargouille dont le maréchal avait nettoyé le conduit avec les pointes de son rateau de jardinage. 11 y passa la corde, et attacha le bout à une barre de fer placée en travers de la gargouille et recouverte de terre. » Pendant ce temps, M. Marchi, direc teur de la prison, était en train .de dîner. Il vint, ensuite, se promener avec le ma réchal et le colonel Villette; on causa tranquillement. » Vers dix heures moins un qùïtrl, le maréchal dit : » — Je suis .un peu fatigué. Je me coucherai.ee soir de;meilleure heure. » Puis il salua le colonel Villette et M, Marchi, en leur disant : honsoir. » Le directeur rentra dans ses appar tements, persuadé que le maréchal ren trait aussi dans les siens. Mais ce der nier, mettant la main sur le petit banc vert dé la terrassé, auprès duquel il se trouvait, l'enjamba, et gagna, à quatre pattes, le bord opposé de la terrasse où était la corde. ' , » Il était temps, car, à dix heures, le factionnaire de nuit devait, arriver, et, dès lors, l'évasion était impossible. » Quand le gardien vint pour tirer le verrou extérieur de la chambre du ma réchal, il crut évidemment que ce der nier était déjà rentré et peut-être cou ché. Il ne s'en inquiéta pas davantage. » Le maréchal me dit, plus tard, qu'il avait été réellement effrayé, quand il regarda le gouffre au-dessus duquel il planait. A une certaine distance, la corde n'était déjà, plus tendue par le poids de son corps.. Le vent le bal lottait, le poussait à droite, et à gauche, contre les rochers et les broussailles^.' Aussi arriva-t-il -en bas, couvert de contusions et les mains en sang. Ses vêtements étaient déchirés; son pan talon en particulier n'était plus qu'une loque. ~ Nous l'avons emporté ici comme souvenir. » La ceinture à crochet que je lui avais fournie, lui fut très utile. Elle- lui permit, en particulier, de se tenir un instant suspendu par une seule main, et de chercher, dans la poche de son gilet, une petite boîte d'allumettes, pour ré pondre à mon signal. d Le maréchal me disait à Gênes : Je ne recommencerai jamais une pareille opération, quand même je devrais ter miner ma vie en prison. » J'avais oublié un détail. Vous savez que je suis un peu superstitieuse, comme toutes les Mexicaines. Je portais, diman che soir, à mon cou, un collier de gros ses graines d'ambre. Je dis à mon mari, en arrivant à Gênes. » — Je donnerai ce collier à ma fille, pour qu'elle le porte toute sa vie. Je suis sûre qu'il lui portera bonheur. C'est le collier que .vous pouvez voir au coude ma petite Eugénie. »...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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