Extrait du journal

La contagion. Nous n'avions pas si tort de redouter le petit jeu qui consistait à faire savoir, et même à prouver que rien n'était plus facile que de dérober des objets quel conques dans nos musées. Il se trouve toujours des gens pour prendre au sé rieux ces sortes de plaisanteries, et, de puis que ces bruits fâcheux ont été répandus, les malfaiteurs, toujours en éveil, paraissent avoir trouvé là un nou veau champ d'expériences. Coup sur coup, des vols ont été com mis :dàns les musées de Nantes et de Guéret. A Nantes, les objets dérobés ne représentent guère qu'une valeur de deux mille francs ; à Guéret, on a fait les choses plus grandement," et le vol est évalué à quatre-vingt mille francs. Il s'est même accompagné, dans l'un des deux musées, d'une tentative de meur tre. Un des gardiens •— car, quoi qu'on en dise, il y a des gardiens,— étant ac couru au bruit, a été moitié assommé par les cambrioleurs qui ont ensuite pris la fuite, en laissant sur les lieux une pince-monseigneur, —- pièce de médio cre valeur, et, partant, assez rare dans un musée. . Il n'y a, évidemment, après ces mé faits, qu'à redoubler de surveillance. Mais il faut y mettre aussi un peu plus de prudence, et, comme nous le recom mandions il n'y a pas longtemps, éviter d'attirer le loup, à force, précisément, de crier « Au loup! »......