Extrait du journal
Nous avons annoncé l'apparition d'une nou velle revue illustré. Elle sera mise en vente aujourd'hui même, et s'appelle Lectures pour tous. Nous sommes heureux d'en saluer l'ap parition, ■ car cette revue répond très bien aux goûts du public et plaira tout particulière ment à nos abonnés, ■ Au premier moment on se dit: c Encore une revue ! Mon Dieu, est-ce qu'il n'y en a pas as sez ? Est-ce qu'on lit beaucoup les revues en France ? N'est-ce pas une institution anglaise réservée aux pays où l'on observe scrupuleument le^repos dû dimanche, et où, ne pouvant rien faire ce jour-là, ni coudre, ni jouer, ni faire de la musique, ni se promener... il faut bien lire ! » ; . Sans doute, le dimanche n'a pas la même physionomie chez nous, et c'est peut-être le jour où on lit le moins, parce que c'est le jour du repos... hors de chez soi. Combien de fois n'avons-nous pas entendu cette même question et cette même réponse : — Que faites-vous le dimanche ? — De la bicyclette. • Les sports sont.à la mode. On se fait .des muscles, et la vie est devenue effroyablement hâtive : on vit à bicyclette ou en voiture;; de main, on vivra en automobile.; après-demain, tout sera à l'électricité, et... tant pis pour ceux qui se laisseront écraser ! J'imagine qu'à ce moment on fera des trottoirs à la hauteur des entresols, et des ponts sur les rues pour les malheureux piétons. Mais, que résulte-t-il de cette vie fiévreuse, surchauffée. C'est que, précisément, on est par fois las de mouvement, d'activité, et qu'on éprouve, à certains jours, le besoin de se re poser et de lire. Lire quoi ? Les journaux? Sans doute. Mais, tous les jours, on les lit en se levant. Ce n'est donc pas cela. Un roman ? On les a tous Jus ! On sent alors qu'entre le journal et le roman il faut quelque chose qui instruise des choses du jour, les traite plus largement et renseigne sur les actualités qui ne sont pas du jour et de l'heure. C'est ce qui fait, depuis quelques années, le succès des revues et, en particulier, celui des revues illustrées. Car nous aimons l'image — non plus comme les enfants—mais l'image qui renseigne vite et bien, et qui fait qu'on lit, si elle intéresse. Le goût public s'est formé depuis une ving taine d'années. On n'admet plus la gravure lâchée, 1' « Epinal » sans caractère, le document d'imagination. On veut que l'image soit le reflet de la vie, qu'elle soit vraie et délicate, et c'est de ce goût, très justifié, qu'est venue la vogue des gravures faites d'après la photo graphie. Ce- fut trè^ primitif au début, et maintenant on fait des cbçfs-d'œuvi;^ 4ans...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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