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Le Figaro, 20 avril 1898

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Le Figaro
20 avril 1898


Extrait du journal

Le vrai clairon de Malakoff. A-t-on assez parlé, à propos du don qu'il fit récemment de son clairon au musée de l'armée, du brave Baudot, qui croyait de bonne foi être le seul clairon de Malakoff ? Eh bien, Baudot n'était que. l'un des clairons de l'un des régiments de MacMahon ; mais celui qui sonna l'assaut le premier, c'est Martine, actuellement pensionnaire de l'hôtel des Invalides, à qui le général Zurlinden est allé l'autre jour serrer la main. — Telle est du moins la légende que nous admettons tous ici, nous disait hier le général Arnoux, gouverneur des In valides. Le brave Martine porte d'ailleurs en pleine figure la signature de son acte: au moment où il sonnait la charge, un éclat d'obus lui brisa la mâchoire, et de cette glorieuse blessure il lui reste la large cicatrice que vous pourrez voir si vous l'allez saluer à l'infirmerie. Le caporal Martine, qui a aujourd'hui soixante-dix-neuf ans, ne quitte guère l'infirmerie, en effet, que pour de courtes promenades dans sa petite voiture ; mais s]il est paralysé des jambes, il ( ne l'est pas de la langue, et il revendique fière ment son titre de clairon de Malakoff, qu'attestent ses deux aînés Brindeau et Duverger, les doyens des Invalides. Pendant que se poursuit activement l'installation des deux Salons à la galerie des Machines, on se demande comment il conviendra de designer couramment chacune de ces deux expositions autre fois rivales, aujourd'hui rapprochées, mais dont la fusion pourtant est encore loin d'être faite. . Impossible de dire comme autrefois, les « Champs-Elysées » et le «Champ-deMars », puisque c'est au Champ-de-Mârs précisément que les deux Salons vont se trouver l'un et l'autre. D'autre part.ee serait chimère què d'espérer amener les Parisiens à donner à chacune des deux expositions son titre officiel : qui se rési gnerait, en effet, à appeler « Salon de la Société des artistes français » celui qui fut si longtemps au palais de l'Industrie, et « Salon de la Société nationale des beaux-arts » celui que le palais des Beaux-Arts abrita dès son origine? Alors? — Eh bien I s'écriait hier à ce propos un de nos plus spirituels artistes, puis qu'il y aura un grand Salon et un petit, et puisque c'est dans ce petit que se ren contrent les résistances à la fusion, il n'y aura qu'à dire : le salon et le bou doir... a propos de « la martyre » Dénoûment qui déroute et sort de l'ordinaire ! On attache aujourd'hui par de rouges liens, Non les comédiens sur la croix, — au contraire : La croix sur les comédiens !...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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