Extrait du journal

(De notré; envoyé spécial Georges Ravon.) Le Havre, 19 avril (par téléphone.) Après avoir entendu les différents témoins de l'incendie du Paris, après avoir contrôlé et écarté les rumeurs extravagantes qui courent les cafés de la ville et les débits du port — celle, entre autres, de la découverte de trois bombes sur le navire — il est permis ce soir d'être plus catégorique que ne crut devoir l'être publiquement le ministre de la marine marchande sur les origines du sinistre et d'avancer que l'attentat, s'il n'est pas prouvé —^ comment le prouverait-on. le paquebot étant couché sur le flanc, tel un poisson noyé et balayé par chaque marée ? — apparaît dès à présent comme à-peu près certain. ' L'enqucte administrative que l'inspecteur général Baudoin et l'inspecteur principal Leloutre vont mener conjointement avec l'enquête policière et l'action ouverte par le -procureur général à la cour d'appel de Rouen, M. Savagnier, possède dès aujourd'hui des éléments d'appréciation qui fixeront au moins la conviction intime des enquêteurs. Tenons-nous-en aux faits : les voici, tels que les ont établis, les « recoupements ». Deux foyers, et non pas trois, ont été reconnus par les pom piers dès les premiers instants de l'alerte. L'un se trouvait au pont D dans la pâtisserie-boulangerie, très probablement dans...