Extrait du journal

de l'Alliance ; et pour des chauvins, n'est-ce pas un sujet d'orgueil que l'empressement de tant d'étrangers à venir chez nous chercher — de si loin — un simple plaisir d'esprit ? Mais ce zèle-là, ce besoin de s'instruire et de s'améliorer ne valent-ils pas aussi qu'on les admire ? Voilà des gens de condition modeste qui, ayant travaillé pendant onze mois, con sacrent le douzième — celui des vacances ! — à essayer de comprendre nos chefs-d'œuvre, et de lire Molière... sans accent. Cela aussi est une leçon, et ce sont des étrangers qui nous la donnent. En sorte que je ne sais plus si, du spectacle très touchant auquel je viens d'assister, il con vient d'être très fier, — ou un peu humilié. Un flâneur. Nous avons tenu à ce que nos lecteurs, malgré la distance et l'exceptionnelle ra pidité du voyage présidentiel, fussent jour a jour, minutieusement informés des évé nements qui vont s'accomplir entre Cronstadt et Saint-Pétersbourg. Dans ce but, nous avons envoyé en Rus sie notre collaborateur M. Gaston Calmette qui, parti dès lundi dernier pour Saint-Pétersbourg, a pour mission de nous tenir télégraphiquement, et d'une façon pour ainsi dire ininterrompue, au courant des moindres incidents de ces journées, et d'en fixer non seulement la physionomie, mais le caractère et la portée historiques....