Extrait du journal

nous aimons à saluer, disait-il, de son plus beau nom :■ le premier soldat de l'Yser ». « Roi-soldat qui fut et doit rester pour nous l'incarnation de l'ordre et de l'unité », reprenait le prélat dans l'Hommage religieux au Soldat inconnu, prononcé en 1922 : il semblait qu'en sa gratitude il voulût associer le glo rieux .anonyme qui avait accepté la mort pour que sur la carte d'Europe une Belgique subsistât, et le roi qui n'avait pas un instant admis l'idée qu'elle en pût être rayée. Une dernière fois, dans Sainte-Gu dule, en novembre 1925,- aux noces d'argent du couple royal, Mercier re parla d'Albert. Ce jour-là, il le qualifia d' « Albert le Chevaleresque, le type de ce que toutes les consciences loyales appellent un honnête homme ». «: Rien ne présageait, continuait-il, que jamais la royauté belge conquît la gloire mili taire. Ses souverains ne pouvaient rai sonnablement concevoir des rêves de conquête. » Il rappelait comment « l'Homme du devoir », Albert, s'était « redressé dans toute sa majesté » et avait « donné à la guerre mondiale un caractère sacré, lutte du droit contre l'injustice ». Il voulait honorer en lui, aussi, le roi qui aimait son peuple, « d'un amour fidèle, actif, sans osten tation ni artifices », et qui savait « cap tiver l'âme des Belges par tout ce qu'il y avait en lui de proche de son peuple, sa simplicité, sa droiture, sa bonté ». L'orateur concluait : « Le roi a tenu et dépassé les espérances qu'il inspirait à son peuple lors de son avènement. » Ayant ainsi, du haut de sa chaire archiépiscopale, dit à son Dieu merci pour le bienfait qu'était son roi, le car dinal ne devait plus y remonter... Deux mois et demi plus tard il s'éteignait. Georges Goyau, de l'Académie française....