Extrait du journal

voici un auteur qui engage son action dramatique par deux actes d'exposition assez proprement troussés, il me semble. Ici, il s'arrête un moment pour causer : il imagine qu'il aura toujours le temps de marier made moiselle Clémence Charrier avec M. Sergines. La scène se passe dans le bureau d'un journal. .Sont présents : un marquis représentant l'ancien régime, un banquier repré sentant la bourgeoisie, — un journaliste barbu et culotteur de pipes, représentant le socialisme. L'auteur enprofitepour débattre dans une mêlée d'interpellations et d'a postrophes les questions sociales qui. agitent la France depuis 89 la France -tt prendre un vif intérêt à ces débats et solutions pro posées qui intéressent son existence même :—point. La France n'a qu'une préoccupation, c'est de voir au plus tôt marier mademoiselle Clémence Charrier; et comme cette discussion retarde le mariage de quarante-cinq minutes, la France, le rideau tombé, se promène dans les couloirs, faisant la moue et manifestant sa décep tion. — « L'action ne marche pas. » « — Mais, ai-je demandé à quelques-uns, ne trou» vez-vous pas cela, parfaitement spirituel ? » — Prodigieusement spirituel, a-t-il été répondu,— mais l'action ne marche pas... »—Enfin, cela vous a-t-il amusé? . » — Beaucoup... mais que devient- la pièce ? » La pièce, c'est le mariage de mademoiselle Charrier. Notez que la salle était peuplée de l'élite de la France. — Ce que j'ai entendu ce soir-là m'aurait beaucoup...