Extrait du journal

vrés. Ces produits figurent pour un petit .nombre de tonnes dans la statistique des exportations ; cependant la valeur en est grande, et le bénéfice énorme. La plume d'autruche importée pour la confection d'un chapeau fait maigre figure dans un tableau de douane. Lors qu'elle a été mise à la bonne place sur une coiffe de quatre sous par les doigts ingénieux d'une de nos modistes, en vue d'orner la jolie tête d'une milliardaire américaine, elle représente un prix con sidérable. On a reproché à nos fabricants de se laisser devancer par leurs rivaux, faute de céder sur les prix et de risquer.de longs crédits. Mais voyez ce qui se passe en Allemagne, où des marchandises de qualité inférieure sont livrées à bas prix et avec des crédits indéfinis. Le bénéfice, déjà minime, est compro mis par la non-solvabilité de clients lointains. Ces immenses échanges qui nous priment, qui nous inquiètent, n'a boutissent qu'à des crises industrielles et financières. Le commerce français, plus resserré, est aussi plus productif. Ne nous laissons donc pas aller à cette inclination qui nous porte à toujours nous déprécier. Si nous possédons assez de biens pour en revendre, c'est que notre agriculture, .notre industrie, notre commerce sont pour nous les sources toujours abon dantes d'une richesse sans cesse renou velée. Mais cette richesse, sachons la garder, et n'en tarissons pas la fécondité par des aventures politiques ou financières. Henri des Houx....