Extrait du journal
En une récente causerie de fin de banquet, des sénateurs de gauche se prenaient à regretter que la. Chambre, eux aidant, n'ait pas été cet été dissoute, et pour son bien même. A l'heure où s'impose un effort réfléchi,, pénible et continu, ils la voient sans vigueur, sans décision, sans élan et reculant même devant la réforme du règle ment, si peu compliquée, que toutes les législatures, ou à peù près, l'ont modifié. Elle vient d'avoir ce qu'on nommait hier, ici, une poussée de fièvre. Le lendemain, elle était lasse et courbatue, sans énergie pour une action utile. « Des élections géné rales auraient vivifié cette malade, disaient ces sénateurs. Elle aurait maintenant, de vant elle, autant de mois que si, en 1932, elle avait reçu un mandat de six années. » Ainsi parlaient ces politiques. La Chambre en effet, paraît bien n'avoir plus de volonté, «auf pour ne pas vouloir. Toute nouveauté la heurte. Elle est, comme on dit à gauche, réactionnaire. Elle ne comprend pas que pour 'sauver le régime, elle doit se donner du ton et, derrière un gouvernement, agir, .en collaborant. Cependant, elle a refusé de suivre M. Doumergue et d'entreprendre une révision politique partielle. Voici l'expérience Flandin et tout ce qu'élabore le ministère actuel, sur le plan économique ou judiciaire, ren contre sa sourde hostilité. Réforme de la justice ? Elle en repousse le projet. Pas un magistrat, naguère, n'était nommé sans que fût obtenue ^approbation préalable des Seigneurs du ressort, c'està-dire des députés influents de la région. Comment accueillir de bonne grâce une institution qui supprimerait ce privilège et qui imposerait le mérite au choix du garde des Sceaux. Les projets Marchandeau sont-ils mieux accueillis ? Les critiques de couloirs s'exer cent à plaisir sur cette discipline indus trielle, qui peut nous épargner le pire. On la déclare insupportable en un pays qui n'aime pas « les changements complets ». Les décrets d'économies sont à ratifier. Certains furent des expédients indispensa bles en des heures difficiles. Il faut à présent liquider ce passé... D'accord? Allons donG peut contre le Cabinet actuel utiliser ces décisions anciennes, comme des .armes? Va-t-on, de gaieté de cœur, y re noncer?' On prolongerait cette revue sans peine. A propos de toutes les difficultés de l'heure et des solutions envisagées, on constaterait cet état d'esprit négatif. Signifie-t-il que le ministère est condamné ? Condamnation de couloirs et de buvette que la formule exécutoire d'un ordre du jour de défiance ne revêtira pas aussi vite que certains le souhaitent, sans savoir ce qu'ils espèrent. Les raiàons qui conseillaient la sagesse .avant le 13 janvier, à l'heure des respon sabilités, apparaîtront aussi fortes après le plébiscite. D'autre part, le gouvernement a pour lui toute la diminution de vitalité dont la mauvaise humeur chronique du Parle ment se double. De la patience, de l'adresse et de l'énergie en viendront à bout. Plus d'un débat ressemblera à celui de la loi des blés en décembre. Mais depuis une année le Parlement est trop faible pour réussir un renversement de Cabinet. Les trois derniè res crises se sont ouvertes, qu'on s'en sou tienne, loin de la Chambre anémiée. Elle ne paraît guère retrouver de vigueur, en approchant de l'anniversaire de ce soir tra gique où le sang a coulé dans les mares stagnantes. Des sénateurs étaient convaincus que la dissolution les aurait purifiées. Henri Vonoven....
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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