Extrait du journal

On va reprendre aujourd'hui, au Pa lais-Bourbon, l'éxamen de l'affaire Ro chette qui avait été interrompu l'autre semaine, et la séance sera tout à fait intéressante si la Chambre fait porter la discussion sur l'incident particulier que la commission d'enquête a cherché à élucider hier dans une séance dont on lira plus loin le compte rendu. Il ne s agit plus desavoir en effet com ment les premières poursuites ont été engagées. Il s'agit d'établir à la suite de quelles démarches officielles la prescrip tion a été acquise à ce financier reconnu coupable par la justice. Voilà le fait nouveau qui domine tout le débat. Le procureur général près la Cour de Paris M. Fabre, qui a été accusé d'avoir autorisé par ordre ces remises, a.été en tendu à ce sujet par les enquêteurs que préside M. Jaurès, et il a tout naturelle ment invoqué le secret professionnel pour ne rien répondre de précis. Mais si 1 on veut bien relire attentivement-la déposition fort habile de l'éminent ma gistrat, on pourra constater que sa ré ponse est très proche d un aveu. Le président des appels.- correctionnels avait d'abord refusé, la remise, a déclaré M. Fabre ; je l'ai vu ; et nous sommes tombés d'accord que la remise pouvait être accordée. Pourquoi M. Fabre a-t-il .« vu » le président des appels correctionnels? Pourquoi, ; à la suite de cette visite, la remise qui permettait d'atteindre la prescription a-t-elle été accordée? M. le procureur général ne le dit pas. Il ajoute même, avec beaucoup de courage, afin de couvrir ses - chefs, qu aii cas où M. Monis, son ministre d'alors, le délierait...