Extrait du journal
sacré, le palladium de Carthage; "elle, qui accoutumée aux eu nuques, s'émerveille de la vigueur d'un barbare ; elle, qui veut connaître les mystères de Tanit, plus limpides cependant que les globules des fleuves; elle qui, protégée par les prêtres sans Barbe, verse le vin aux soldats, meurt en le buvant, et, ayant vécu on ne sait comment, trépasse ôri ne sait pourquoi. Telle est l'héroïne du livre, et maintenant disons un mot du livre lui-même. M. Flaubert a pris pour sujet la guerre des Mercenaires, quit à ce qu'il paraît, éclata la. première guerre punique à peines terminée, et mit Carthage bien près de sa perte. Ne cherchez: dans ce livre ni intrigue, ni intérêt, ni passion, rien de ce qui soutient le sujet et entraîne le lecteur. Les figures créées par l'auteur n'existent pas; elles semblent de grands fantômes qui se meuvent dans un vide pompeux. Ne demandez, ni une étude des mœurs de Carthage, ni une description de son commerce et de sa puissance ; contentez-vous des détails accumulés d'une érudition puérile. Dans ce roman, on ne fait que trois choses,, on se bat, Qii: se tue,.et on mange. M. Flaubert est long dans ses récits de bataille" ," fatigant dajjs ses descriptions de mas sacres, technique dans ses narrations de festins. Il sait la sauce qui convient aux gigots de chamelle, le nom de la cuiller sur laquelle Schaliabarim posa le cœur saignant de Mâtho, la va leur de l'eau dans les temps ûe sécheresse ; il décrira les ulcèreshideux qui rongeaient le corps d'Hannon, comme il étalera sous les yeux les spectacles malsains et les descriptions fan geuses; et, parce qu'on en est dégoûté, il se figure qu'on est ému. Il mêle, dans ses tableaux, aux ornements prétendus d'une érudition que je crois sincère, les détails imposteurs d'une obscénité qui n'a pas vieilli. Son style roule un amas de mots qui ne sont d'aucune langue, et, à force de vouloir être Cartha ginois, parfois il oublie d'être Français. . ; Ce n'est pas ainsi que l'on s'y prend pour faire un livre qui restera, ni pour créer une œuvre qui passe en laissant un lu mineux sillon. Dans toute création de l'esprit humain,histoire ou fiction, le premier rôle appartient à l'homme; il faut des passions vivantes et réelles dont le jeu vous intéresse et la lutte vous épouvante. Reconstruisez les monuments disparus, re-...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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