Extrait du journal

nous avons réussi à démontrer russiens que Paris est toujours debout, vaillant, ét'qïïe Ht'se'rationne son pain un peu grisâtre, il a encore au feu de l'énergie, de la vigueur, et pour longtemps. Là-dessus les reporters dont je parle tombent en pâmoison. C'est une victoire! jamais journée pareille ne s'est déroulée dans l'histoire; nos jeunes régiments de marche ont montré plus de vigueur que de vieilles troupes. Ils ont montré ce qu'ils pouvaient montrer : de la bonne volonté, du patriotisme et de l'entrain. Ce n'est pas un service qu'on rend à l'o pinion publique que de la fausser et dé la pousser hors de la vérité. Nous sommes assiégés, nous devons tenir et faire des sorties; nous tenons et nous faisons des sorties. Est-ce que les Prussiens se garga risent comme nous d'extrait de bulletin? Ils sont plus sérieux, ils font leur métier de soldat; leur presse discute les mouve ments, mais elle ne tombe pas dans les exagérations de la nôtre. C'est en médi tant sur les extraits des journaux alle mands que nous arrivons à démêler la vé rité; elle y est la plupart du temps cachée sous des déguisements, mais elle se dé noncé toutefois, tandis que chez nos jour nalistes une avalanche de mots poncifs, de phrases toutes faites, remplace la réa lité. Et puis le besoin de faire des réclames au brave un tel ou à l'intrépide ### que l'on connaît a transformé nos bulletins d'informations en feuilles d'annonces. On ne recommande plus au public le savon de l'huile de potiron, mais bien le brave X..., le solide Y... ou l'énergique Z... pour la croix de la Légion d'honneur....