Extrait du journal

se passe autour d'eux. Et I comme Hervieu décrit le monde avec exactitude, sans une faute de lése-élégance ou de lèse-mondanité, comme ses personnages sont tous habillés par le bon faiseur, comme ils parlent la vraie langue des ; salons, on finit :par s'y laisser prendre tout en se disant que tant de noirceur ne se cache pas toujours sous dé la poudre de riz, que tant de canaillerie né se trouve' pas sous tous les plastrons blanchis à Londres. Mais Hervieu finit par triompher quand on a fermé. Peints par eux-mêmes, qui sont, je le répète, un des livres les plus curieux de ce temps, on n'a plus qu'une seule idée, aller vivre dans son coin et ne voir personne ! L'homme de trente-cinq^ ans à peine qui a fait un livre de cette force et de cette tendance est donc bien certainement « quel qu'un » et on peut être sûr qu'il n'en a pas fini avec son œuvre. Il continuera à se montrer dans le monde, à regarder la vie et à cacher soigneusement sa personne à la foule. On .ne verra pas sa photographie aux devantures et de longtemps le public ignorera qu'Hervieu est mince, qu'il a de petites mous taches, qu'il est plutôt grand que petit, qu'il est plutôt blond que brun, qu'il parie assez lentement et très bas, qu'il est plein d'esprit et non du plus bienveillant, qu'il a un re gard très lent, très scrutateur : un regard de médecin. : Et c'êst peut-être là qu'il" faut chercher, la ' véritable explication de son talent : c'est un médecin des âmes parisiennes — et comme tous les médecins, Hervieu voit des malades partout! Il décrit les" cas les plus rares avec talent, avec beaucoup de ta lent, et tout ce que nous .lui demandons, c'est de continuer longtemps encore à faire à l'usage de ceux qui l'aiment son cours de physiologie mondaine. Saint-Charles....