Extrait du journal
M. Léon Say est assis au fauteuil de la présidence.-A .trois heures il se lève et prononce d'une voix calme un discours écouté avec une grande attention p.ar tous les membres du Sénat. . v M. Léon Say n'est1 pas un. orateur, il parle sans forfanterie, il dit avec,,bonté tout ce qui lui vient à l'esprit. Tout d'a bord il adresseà MM. les sénateurs les re merciements obligatoires, pour las,econde fois il constate avec joie qu'on a bien voulu lui permettre de- s'asseoir sur le : fauteuil de président. • • . ! Puis M. Léon Say fait remarquer d!une façon toute paternelle combien sont dé sobligeantes les interruptions par trop nombreuses qui accueillent les orateurs, ïl conseille le calme et le silence. Nous avons fondé, dit-il, un gouvernement qui entre tous les- jours plus profondément dans l'esprit et dans le cœur de la nation. (Très bien ! très bien ! à gaucfhe.) C'est la Ré publique, c'est-à-dire un gouvernement de discussion. Tout le.monde écoute ou parle ; il est vrai qu'on parle souvent plus qu'on n'é coute, et qu'ayant à choisir entre écouter ou parler, on se contente .quelquefois d'inter rompre ; mais c'est là une petite maladie du corps parlementaire, à laquelle il-ne! faut pas faire plus, d'attention qu'elle ne màtflje^; « Ce n'est pas que je sois~porté à excuser cette faiblesse, car en s'y laissant allei-on rend quelquefois impossible aux Assemblées, de remplir leur devoir^ ' Ce qui ne peut pas se dire se chante ; ce qui ne peut pas se mettre en discours se met en interruption (Très bien ! très bien !); il suffit d'avoir de l'esprit pour y réussir : mais il suffit aussi d'avoir du bon sens pour regretter, dans certains cas, d'avoir eu de l'esprit. . . ~ Quelques pleurs versés sur M. Baze, qu'une maladie trop prolongée éloigne du Sénat, puis le discours providentiel est terminé. Un projet de loi ayant pour objet d'asr surer le secret du vote revient'én discus sion. v Avant les vacances la Chambré haute avait adopté deux des trois articles de ce projet; aujourd'hui elle a jugé bon de repousser l'ensemble de la loi, après quelques observations présentées par MM. le général Robert, Wallon, de La reinty et Buffet. La commission reste à la tête d'un contre-projet dont le général Robert est l'auteur et .qu'elle examinera sous peu. Elle apportera au Sénat le résultat de son étude. Il s'agit ensuite de fixer l'ordre du jour. M. Jules Simon-annonpe que la commission de la réforme judiciaire a . terminé ses travaux et que la discussion pourrait avoir lieu prochainement. M. Léon Say passant en revue les di vers projets actuellement à l'état de rap port, propose au Sénat de mettre en tête de l'ordre du jour la proposition relative à la marine marchande. ' Aucune objection n'est faite, mais à la suite de deux séances aussi bien rem plies, il importe de prendre quelque repos. Jeudi prochain, à trois heures, le Sénat pourra sans danger reprendre la série de ses séances. . Il y avait si longtemps que nous n'avions eu de vacances ! Paul Hémery....
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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