Extrait du journal

Nos Quatre Murs Que nous niions pouvoir les choisir L'un des premiers devoirs d'un hom me assez riche est certainement de faire 'Mlir. En outre, il y trouvera son bon heur. Mille et un soucis, à n'en pas 'douter ; son bonheur pourtant. II pourrait acheter. Je ne le lui inter dis pas. Il y a des maisons sur terre qui vous prennent le cœur en coup de loudre, comme un amour irrésistible. L'on est subjugué, l'on s'avise, l'on est : mystérieusement sûr que c'est là qu'il ferait bon vivre. J'en ai rencontré deux, pour ma part, l'une en Anjou, l'autre près de Paris, l'une ancienne et l'autre nouvelle... Je ne me consolerai jamais de leur perte. Achetez donc ce qui vous plaît. Et aussi gardez ce qui vous est venu en héritage, ne soyez pas trop prompt à )vous en dégoûter. Mais n'oubliez pas de bâtir, je vous assure. N'est-ce pas l'un des privilèges de l'homme ? Il veut que son nid dure plus d'une saison, il désire -qii'il lui survive. A présent que les ru ches citadines nous distribuent tous avec une affreuse monotonie, par piles, comme les défunts écus et les louis de l'histoire,à présent que s'élèvent de tous côtés ces fallacieux phalanstères dont nous avons par force à nous contenter, de l'épaisseur d'une brique, vrais châ teaux de cartes, quel homme pourvu des biens de fortune, s'il réfléchit, ne tiendra pas à honneur de laisser après lui, sur un sol qu'il aime, une bonne . demeure — ah ! le beau nom ! — ori ginale et solide, qui porte témoignage, qui parle dans les siècles, qui atteste l'élégance et la hauteur de son goût, -qui garde son nom, et fasse aimer, en core un peu, l'âme qu'il avait ?...