Extrait du journal

. Ceux-là même qui, gravement ou modestement, s'occupent, loin du bruit, ressentent les vibrations plus rapides dont .l'atmosphère morale est remuée en ces heures, où la « saison » amène les étrangers, affole la mode; surexcite les concurrences, les ambitions, l'espoir de lucre, le goût des nouveautés. On a beau, le jour durant, travailler dans son coin, puis, à dix heures, s'endormir, on sait quelque chose des expositions, des concerts, des bals, des l'êtes théâtrales, des inventions curieuses du luxe et de la fantaisie. On sait qu'à cette époque, des chanteuses attendent avec fièvre les applaudissements, et leurs directeurs, 'les amples bénéfices ; que les peintres veulent des médailles, des articles et des acheteurs ; les mondaines, des triomphes d'élégance et de beauté. On sait aussi que, par centaines, des femmes s'activent pour créer ces délicieuses extravagances : les robes et les chapeaux de printemps; que les employés de magasin, les ouvriers qui fabriquent les merveilles inutiles sont surmenés. On respire, avec le parfum des jeunes feuilles, l'ardeur un peu .triste, un peu grisante de l'effort accru et du plaisir plus abondant....