Extrait du journal

Par GEORGES DE I.A0RIS Cette question, en ce- printemps, est à l'ordre du jour. Déjà, des résultats ont été obtenus, d'intelligentes initiatives et, en particulier, celle du marquis de Polignac se sont manifestées. Ne voyons-nous pas, depuis quelques mois, comme la France est capable de se reprendre, de se retrou ver, pour mieux dire? Un retour des élé gances est un couronnement qui n'est- pas à dédaigner. La fine lumière même qui se répand sur nos jardins et nos avenues; la beauté douce de certains soirs évoquent des souvenirs. On cueille dans l'air le délicat rayonne ment des fêtes d'antan. On revoit des silhouettes, des modes, je ne sais quoi de léger, .de gracieux, de spirituel qui n'était, qui n'est vraiment que de chez nous. Comme le ton était donné sans timidité et sans audace exagérée? Aussi, l'on venait de loin et tout le monde avait confiance. Notre société n'est-elle pas une des plus anciennes, des plus versées dans l'art de recevoir, un art difficile qui comporte bien des recherches mais des recherches où ne se marque point l'effort ?■ Cette question des élégances, il en est aussi qui se la posent avec angoisse ? La France est et restera toujours le pays des industries de luxe, le pays de la couture et de la bijouterie, de lous les arts qui donnent de l'éclat aux femmes, du charme aux cadres qu'ils entourent. Quantité d'ou vriers et d'ouvrières vivent donc de l'élé gance. Ils se sont affinés, ils ont le goût profond et l'intelligence de leurs métiers. On sait ce que valent les yeux et les mains des Parisiennes. Mais des ateliers se- sont fermés, le chômage s'est étendu. Le luxe, comme il est compris à Paris, avec mesure et goût, n'est -pas Un parasite. S'attacher à-ce qu'il revive est d'un intérêt social. Nous avons pensé que, sur cette -saison de Paris, sur la part qui devrait en re venir aux initiatives particulières et mon daines, il convenait de prendre l'avis de quelques-unes des personnalités de la haute société parisienne, choisies parmi celles qui ont le plus de tradition et de goût per sonnel. — Il est difficile, nous dit la vicomtesse Curial, qui préside si bien un salon où...