Extrait du journal

verainement écoutée et souverainement obéie, à cette date du 17 février 1807, — le Journal des Débats fait en parodie l'analyse du libretto de feu Alexandre Duval. Il traite le poëte de singe de Gessner, et son œuvre d'épopée pleine d'un froid galimatias. « Depuis quelque temps, ajoute-t-il, les » Joseph et les Benjamin abondent au Théâtre-Français, au » Vaudeville, au Boulevard : On dit qu'on va les faire en» trer avec tous les patriarches dans un grand opéra, » peut-être même les fera-t-on danser dans un ballet-pan» tomime. En attendant, les voilà à l'Opéra-Comique. » Comme avec irrévérence parle des Dieux ce maraud ! Le critique ne s'arrête point en si beau chemin. Vaine ment la foule s'entasse aux portes du théâtre Feydeau; vainement le compositeur, dans sa munificence, a varié les tons de sa palette harmonique donnant de la corne comme un taureau blessé dans l'enthousiasme général," le critique des Débats s'écrie : « Je suis convaincu qu'il est impossible » que le théâtre de l'Opéra-Comique puisse retirer des » fruits solides d'un drame maigre, languissant, ennuyeux, » qui ne se soutient que par quelques sentences dans une » foule d'invraisemblances et de niaiseries. » — Et voici sa conclusion : « L'ouvrage a obtenu beaucoup de succès à la » première représentation ; je souhaite que ce succès se sou» tienne, que la pièce intéresse et amuse, qu'on y aille long temps; je le souhaite, mais j'en doute. » Je n'étais pas fâché de montrer à MM. les directeurs, auteurs et acteurs qui crient à l'assassinat dès qu'on les chatouille avec les barbes d'une plume, et voient en nous autant de loups rôdant avec de méchants desseins autour de leurs bergeries, qu'auprès de nos aînés du feuilleton, les loups d'aujourd'hui se sont faits moutons. Qu'un seul parmi...