Extrait du journal
A-t^Piitrâssez mouillé, ce pauvre carna val1!. Et tout le jour, cependant, il s'est pro mené sans parapluie ! Il avait eu trop beau temps les années précédentes. Cela ne pouvait pas durer. C'est même une épreuve qui était nécessaire pour montrer la vitalité de l'institution. Cela lui servira de baptême. Il a eu beau pleuvoir, on a eu beau supprimer le Bœuf gras, la fête a gfârdé tout son prestige, et les confetti ont suppléé à tout. Car il s'en est fait la même consommation que les années précédentes. Un peu plus même, puisqu'on n'avait pas la ressource de les ramasser dans la boue, et qu'il fallait à chaque instant renouveler sa provision. Ç'a même été le seul bon côté de la pluie. Mais, d'autre part, quel lamentable specta cle que celui de ces petites paillettes multico lores sales, boueuses, piétinées, formant dans le ruisseau comme une sorte de petit matelas gluant! Les confetti, les masques, le carna val, tout cela demande le soleil, un ciel bleu, les premières bouffées du printemps précoce. Nous étions loin, hier, de ce décor. Mais n'importe, la foule n'a pas voulu en avoir le démenti, et les boulevards étaient tellement noirs de monde qu'on se demande comment la pluie pouvait toucher terre. Tout est affaire de mode' à Paris, et cette fête est définitivement entrée dans nos mœurs. Il y a seulement deux jours, on craignait que ce mardi gras ne passât inaperçu. Les esprits semblaient être ailleurs. Mais il y aura toujours des armistices, en France, quand il s'agit de s'amuser. Cependant, pour obéir un peu aux préoccupations du moment, le Pari sien, né malin, s'est payé quelques petites bla gues de circonstance. On voyait circuler dans les rues de petits gamins habillés en avocats ou en militaires. Ils se lançaient des regards furibonds et par fois même en venaient aux mains. Les grandsparents intervenaient aussitôt. Quel dommage qu'on ne puisse pas aussi facilement rétablir la paix à la Cour d'assises ! > Mais bah ! il sera toujours assez temps d'y penser • aujourd'hui. Toute cette foule qui grouillait hier sur les boulevards avait d'autres • soucis en tête. Les femmes, d'abord,, y domi...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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