Extrait du journal
époque à laquelle l'intérêt de son département l'o blige tous les ans à venir par hasard passer à Paris ies trois mois de fêtes, de bals et de plaisirs. Com me un jour M. leipréfet travaillait, ohvint lui dire qu'une dame demandait la faveur d'un instant d'audience. M. le préfet prit un air d'autant plus sévère, qu'il était plus enchanté de la circonstance. C'était une femme jeune et jolie, qui rougit d'a bord, S'assit ensuite sur l'invitation réitérée du fonctionnaire, et lui tint à peu près ce langage : ' Monsieur, je suis italienne, —et je veux retour ner dans mon pays ; nella mia patria, — ou plutôt je suis une jeune française passionnée pour la mu sique, je veux aller étudier en Italie, je n'ai plus d'argent, je viens vous demander votre appui et votre protection pour me faciliter les moyens de donner dans cette ville un concert* dont le produit me permettra de continuer mon voyage. ! — Mademoiselle, dit M; ***, le préfet, — on est peu amateur de musique à...... nous allions dire la ville ; — mais si vous le. voulez, je vous offre mon salon ; j'engagerai, à passer la soirée chez moi, les personnes les plus recommandables de la ville, et vous vous ferez entendre à l'auditoire le plus choisi qu'il me sera possible. ; Le lendemain, il y eut soirée à la préfecture; la jeune voyageuse chanta, chanta fort bien, et fut très applaudie. A dix heures tout le monde se re tira; l'étrangère seule restait assise. — Il vint un moment où elle se trouva seule avec le préfet. — Le préfet rougit et baissa les yeux. — Elle prit les pincettes et tisonna ; le préfet recula sa chaise,— Plusieurs fois il voulut prendre la parole, mais chaque fois la voix s'arrêta dans sa gorge.— Fox faucibus hœsit. . ! — Mademoiselle, dit-il enfin, je suis jeune et garçon..... - • -...y . : — Monsieur, dit l'étrangère, -aimez-vous Bee thoven ? — On est jaloux et médisant dans la ville. — Je suis partie le soir, après avoir entendu la Grisi. — Vous êtes jeune et jolie, et je crains... — Et que craignez-vous, monsieur. — Je crains que des soupçons injurieux pour vous : — seuls, tous denx... à une heure aussi io-...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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