Extrait du journal

On lira, d'autre part, le discours excellent pro noncé par M. Maginot à l'inauguration de la statue du maréchal Joffre à Rivesaltes. Résumant la leçon qu'enseigne la carrière du vainqueur de la Marne, Je ministre de la guerre a fait appel à l'union de ceux qui ne veulent pas voir sacrifier les intérêts français. La paix ? Nous l'aimons de toute la force de nos souvenirs des invasions subies, nous la voulons préserver de toute atteinte, mais ce n'est pas par des mots qu'on la défend. On la défend en s'efforçant de grouper autour d'elle ceux qui partagent notre haine de la guerre et qui sont prêts à garantir la sécurité commune. Mais, en attendant que cette assurance mutuelle contre l'agresseur soit réalisée, gardons notre armée. Ce serait folie de nous en priver : « Lors qu'on enlève à une armée sa force, il n'est pas facile de la lui rendre à l'heure où on peut en avoir besoin. La défense nationale ne s'improvise pas, surtout aujourd'hui ; elle demande du tern^ et de la continuité dans l'effort. On ne doit pas attendre que le péril soit proche pour donner à un pays les moyens de défendre sa vie. » Voilà en quelques mots un programme fortement formulé ; les Chambres, espérons-le, le contresigne ront de.leurs votes lors de la discussion du budget. « D'abord vivre ! » disait un orateur radical ces jours-ci. L'accord là-dessus doit se faire, au sou venir des jours où la patrie faillit mourir. Pour vivre, conservons notre armée, purement défensive ; gardons notre or, nerf de la guerre....