Extrait du journal
Durant l'année qui s'achève, on a beaucoup parlé de la campagne de Russie. Le siècle écoulé depuis que ses tragiques épisodes se' déroulèrent entre le Niémen et Moscou, n'en a pas affaibli le poignant intérêt. La bataille de la Moskowa, l'incendie de l'ancienne capitale moscovite, la retraite de la Grande Arinée, si vite transformée en déroute, durant laquelle périrent plus de deux cent mille hommes et enfin le désastre de la Bérésina. c'en était assez pour rendre iussi vivaces pour nous que pour les contemporains les souvenirs qu'ils en avaient gardés et que les écrits de plusieurs d'entre eux. nous ont transmis. » Ad moment où s'accomplissaient ces actions sanglantes, Joseph de Maistre, àlors ministre dé Sardaigne à SaintPétersbourg, écrivait « Je ne vois rien d'égal dans l'histoire. Il faut remonter jusqu'à Cambyse, dans les sables de Libye, pour trouver un pendant. » L'illustre écrivain avait raison, mais il ne disait pas assez, car cette fatale expédition ne coûtait pas à Napoléon des milliers et des milliers de soldats seulement elle allait précipiter sa chute et lui coûter sa couronne. C'est ainsi que la campagne de Russie a eu pour conséquence un double cataclysme, la destruction d'une immense armée, autrement dire une hécatombe sans exemple, etjle !renvers,ement d'une âyaastië.. C'est' 't' même par là que la guerre de 1812 a Repassé, quant à ses résultats aussi bien qu'en ses horreurs, toutes celles qui, depuis, ont ensanglanté le monde. Cent ans plus tard, c'est-à-dire en cette année i9l2, qui va disparaître, les adversaires d'alors, maintenant réconciliés et fidèlement alliés ont voulu, aux anniversaires de ces événements, les commémorer pour rendre hommage aux victimes. Réunis dans une même pensée généreuse, ils ont célébré l'héroïsme de tant de braves tombés pour la patrie, et scellé l'alliance sur les mânes des morts. • Tandis qu'ils se livraient à ces manifestations, rien encore ne faisait prévoir qu'à quelques semaines de là allait éclater une autre guerre qui, par certains côtés, rappellerait celle d'il y a cent ans; que, comme celle-ci, elle aurait pour conséquence la chute d'un grand Empire, sa quasi-disparition de la carte d'Europe, qu'en Orient, comme en Russie, dans la seconde partie de la campagne, on verrait les armes tomber des mains des soldats turcs et ces malheureux victimes de l'imprévoyance et de l'incapacité de leurs chefs, se rendre le plus souvent sans combattre. Souvent aussi, trop souvent, des faits analogues se produisirent dans la Grande Armée, après qu'elle eut quitté Moscou. Elle sema de cadavres la route qu'elle suivait derrière elle, les Russes trouvaient sur ce chemin de mort des canons et des fusils abandonnés par res fuyards dont un hiver infernal paralysait les membres et glaçait la vieille vaillance. Le froid, la neige, les privations de toutes sortes furent les artisans de ce mémorable désastre dont Napoléon, en dépit de son génie, ne devait pas se relever....
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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