Extrait du journal

Les caprices du baromètre. Il est vraiment difficile de se tenirdans un juste milieu. Les éléments eux-mêmes n'ont à cet égard aucune mesure, et ils vont aux extrêmes aussi facilement que s'ils étaient dirigés par des hommes po litiques. C'est ainsi qu'à quelques heures de distance nous avons connu,' dans la journée d'hier, la chaleur tropicale et la pluie diluvienne. A l'accablant soleil de l'après-midi a tout à coup succédé un formidable orage qui a très rapidement transformé les trottoirs en lacs et les chaussées en mares. L'eau du ciel tombait à torrents, et-c'é tait par véritables rafales que Monsieur le Vent — comme disent les images en fantines — chassait Madame la Pluie aux terrasses des cafés. Un moment, par les soupiraux de caves, on a pu craindre de véritables inondations. Naturellement, les mêmes personnes qui avaient pesté contre la chaleur ont pesté de plus belle contre cet ouragan. Et il faut bien dire qu'elles avaient raison dans un cas comme dans l'autre. L'excès en tout est un défaut, et le ciel, d'ordi naire plus équitable et plus clément, de vrait bien nous laisser le monopole de ces exagérations......