Extrait du journal

Frédéric Febvre est un de mes plus vieux amis et camarades d'art. Voilà tantôt vingt-cinq ans que nous ne pouvons pas nous regarder sans rire, attendu qu'il est très gai et que je n'engendre pas moi-même le Werthérisme. Quand nous nous rencontrons, nous parlons de Légion d'honneur, de placements sérieux et d'assurances sur la vie, jamais de théâtre. A quoi bon? On se brouillerait. Et puis ce n'est pas drôle. Nous flatter l'un l'autre notre manie, nous n'en sommes plus là depuis l'Empire. Enfin nous avons l'esprit trop philosophique tous les deux pour ne pas savoir qua chaque homme a son « violon d'Ingres » ; pour moi, ce violon est de faire des comédies; pour lui, c'est d'en jouer....