Extrait du journal

Biographes et chroniqueurs ont déjà taillé leur plume et se sont mis à l'œuvre pour -raconter au public, dans ses moindres détails, l'existence-^ dai^ritigBe-JaûBeBtqBe^ les lettres viennent dé perdre. Mon rôle est d'écouter, con fondu dans la foule ; car, sur le terrain des anecdotes, je dois m'effacer avec la modestie qui sied si bien à. l'igno rance ; et pourtant, je pourrais, sur un fait que moi seul ai connu, apporter mon butin à ces infiniment petits ba billages de la chronique quotidienne ! C'est une histoire des plus véridiques qui débute par une invraisemblance. Je n'ai jamais été lié avec Gustave Planche, je ne l'ai même jamais vu, ce qui n'a pas empêché qu'un commen cement de relations par lettres ne s'établît entre nous, en 1843, époque où il voyageait encore en Italie. Les occupa tions du critique, pendant ce voyage, ont même été assez inexactement rapportées par plusieurs journaux. Planche, quoi qu'on ait dit, s'y occupait fort peu de peinture, et pas du tout de littérature ; il était fou alors de musique, et il conçut le beau projet de l'étudier. C'était s'y mettre un peu tard. Une se donna pas moins tout en tier à cette besogne, avec cette concentration de volonté, avec ce désir violent d'apprendre vite et de savoir tout à la fois, qui caractérisent les esprits de la trempe du...