Extrait du journal
Les campagnes contre la; défense nationàle odieu sement poursuivies au moment même où le péril allemand devenait extrême, ont fait douter de la liberté certains de ses plus fervents dévots. La faculté lais sée aux pires ennemis de la patrie de propager leur doctrine du haut même des tribunes et des chaires officielles a fait répéter par maints Français le vigoureux « assez » du président du Conseil. Des libéraux ont répondu en criant : « Vive la liberté quand même, point de censure en temps de paix ! » Une controverse sur ces principes vient de s'engager, qui vaut qu'on l'écoute. Restons à terre. Réellement, pratiquement, de quoi s'agit-il ? Ce qu'on nomme la liberté, dirait M. de La Pallice, c'est le droit d'accomplir l'ensemble des actes d'importance diverse et qui ne sont pas interdits. Le total en est variable, selon l'épo que. Dans la France actuelle, * éta tisée, réglementée, fiscalisée, la somme des choses permises l'emporte-t-elle sur les choses prohibées ? On ne sait. Raisonnons sur cette loi qui nous est chère et que les excès de la pro pagande antifrançaise mettent en cause, la loi de 1881. Cette charte de la liberté de presse n'est-elle qu'une proclamation de droits ? Sur soixante articles - environ qui la composent, trente au moins sont consacrés à des obligations, à des prohibitions, à la répression de délits contre les per sonnes ou contre la chose publique. Elle reste pourtant une loi de liberté. Les faiblesses qu'on lui a reprochées souvent ne sont point inhérentes à ses articles, mais à l'inaction des par quets. Comme de la plupart de nos lois, sa dictature ressemble à la sou veraineté d'un roi fainéant. Allons plus loin. La liberté de par ler et d'écrire recevrait-elle une at teinte profonde si la Chambre adop-, 'tait ce projet récemment voté par le Sénat, dans des Conditions de hâte, anormalès, il est vrai, et qu'un large " débat' doit cbnsâcreh" Ce tëxte entend frapper là publication « faite de mau vaise foi » de nouvelles fausses ou de pièces fabriquées, « de nature à ébranler la discipline des armées ». Y a-t-il un écrivain qui protestera sérieusement, au nom de la pensée, contre ce texte ? Ceux qu'il vise le qualifieront de scélérat et, en effet, il doit rejoindre dans le code des lois utiles et qui n'ont guère entravé la défense d'aucune idée. De telles armes doivent être, certes, confiées aux gouvernements avec beaucoup de précautions.. Il faut prendre garde à l'abus qu'ils en peur vent toujours faire ; mais, pour ce motif, faut-il laisser le pays désarmé contre des ennemis du dedans ? Nous ne sommes pas en guerre, par bon heur, il est vrai ! En étions-nous vrai ment si loin il y a peu de jours ? Le fléau est-il conjuré ? La sagesse est donc de sacrifier à la paix, s'il le faut, quelques libertés secondaires qui ne sont pas la liberté, qui ne sont pas, répétons-le, la liberté de pensée. Il ne s'agit plus ni de l'Etat ni du régime. Que le salut public mette au-dessus de tout la liberté du sol, l'existence du pays. S'il n'y avait plus de France, il n'y aurait plus alors de liberté du tout. i Henri Vonoven....
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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