Extrait du journal

Notre correspondant a raison et nous ne pouvons que nous associer à son « désir » et à son « espoir ». Les petits miracles. On sait — ou plutôt on ne sait pas — que c'est — ou du moins c'était — une tradition, chez les marchands de vin, débitants des quartiers ouvriers, que le patron bistrot, à l'heure matinale où les sirènes hurlent pour l'ouverture, des ateliers, offrît, chaque lundi, à chacun de ses clients, le premier verre de la journée. Le patron, dès patron-minette', « régalait ». Cela s'appelait d'ailleurs « la régalade ». La « régalade », luttons-nous de le dire, n'avait lieu que le lundi, au début de la semaine de travail ; mais elle était sacrée comme un rite. Or, la régalade a vécu. Celte guerre aura fait des miracles. : Dans tous les « zincs » à proximité des nsines, et même dans ceux moins spé cialisés des régions moins populaires, on peut voir affichée une pancarte où on lit : En raison de la cherté des denrées la maison se voit dans l'obligation de supprimer le verre du lundi C'est presque une révolution. Coupeau en fera une maladie... qui lui rendra la santé....