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Le Figaro, 25 février 1925

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Le Figaro
25 février 1925


Extrait du journal

. Les députés de la majorité ont l'air de croire que le Code civil a été fait pour leur être désagréable. Le nom de Code Napoléon, sous lequel parfois on le désigne, suffit, d'ailleurs, à provoquer leur colère. Napo léon était un bandit., fut-il proclamé ces jours-ci par toute .la gauche, chefs compris. Et les juristes défensèurs de la vieille loi qui a ses raisons d'être profondes et qui a fait le tour du monde, apparaissent aux radicaux et socialistes comme de cyniques réactionnaires, amis de la fraude et des fraudeurs. En vérité, par les taxes qu'on vote sur les donations entre vifs, sur les partages d'as cendants, etc. ; par l'atteinte qui va être portée à la dévolution immédiate des biens après décès 011 porte, à l'improvisade,des at teintes profondes à des principes essentiels de notre droit. Depuis quinze ans, peu à peu on a. détruit, des règles familiales séculaires; c'est aux fondements de la propriété que s'en prend aujourd'hui la majorité, sans s'inquiéter du bouleversement que vont causer dans toutes les habitudes paysannes, les gènes apportées par la loi de finances à la transmission des biens. Mais ce qui dépasse toute borne, c'est la disposition proposée par le gouvernement et qu'on s'étonne d'avoir vu voter par d'autres que les révolutionnaires. Elle donne au fisc Je privilège incroyable de poursuivre le re couvrements des impôts du mari sur les biens propres de la femme ! Comme l'a fait obsenrer M.Lafarge, c'est une prime donnée à l'union libre ; c'est la protection de la dot supprimée en principe. C'est, selon le mot de M. Evain, un coup direct porté par voie fiscale au statut du mariage. Dans leur guerre aux fraudeurs, les hom mes qui ont le pouvoir pratiquent le massa cre général des patrimoines. Ce ne sont pas seulement des ruines particulières qu'ils préparent. C'est la ruine des institutions civiles et par là le triomphe des révolution naires... On comprend qu'ils crient : « A bas lo Sénat ! » Car il ne semble guère pos sible qu'au Luxembourg on ratifie les textes de cette Douma du Quai d'Orsay. Les blessés du "Jean-Casale" vont de mieux en mieux...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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