Extrait du journal

« Voilà huit nuits que c'est la même chose, pensait-il. Si cela continue, je tomberai malade de fatigue. Ce n'est pourtant pas4 le moment. Depuis huit jours, le père Bihan est mort et enterré,, et c'est moi qui suis responsable de sa maison en attendant les décisions de ses héritiers. Il faut nommer un tuteur à Mlle Angélique, sa'fille.. Mme Bihan est une bonne ménagère, mais elle ne connaît pas le métier de tisserand. Il faudra donc vendre la maison. A qui?. Pas à moi, bien sûr, puisque je n'ai pas d'argent pour l'acheter. Et c'est dommage! Une bonne maison comme celle-là!C'était mon avenirtouttrouvé. Aux trois frères de -Bihan?. Simon est un paresseux. Jean-Marie est un vaniteux, colérique et querelleur. Olivier n'a aucune des aptitudes nécessaires. Et ils se détestent tous les trois. Mme Bihan et sa fille auront du mal Pauvre père Bihan Il est mort trop tôt. Il voulait me céder sa maison. Il croyait qu'elle prospérerait dans mes mains. Si j'avais réussi, j'aurais pu demander la main de Mlle Angélique, qui est si douce et si bonne Elle m'aurait bien accepté. Mais les parents qui ont bien travaillé toute leur vie veulent voir leurs enfants heureux. Ils veulent que leur demoiselle, au lieu d'être la femme d'un ouvrier à la peine, soit une madame à son. comptoir. Jamais je n'oserai demander Mlle Angélique maintenant. Dans quelques jours, je serai peut-être remercié. Aux nouveaux maîtres, nouveaux serviteurs! Ah! je n'ai pas de chance, après cinq ans passés ici! Bien vu, estimé, gagnant ma vie et celle de ma mère. Le bonheur n'a qu'un...