Extrait du journal

que et de la nature dictatoriale n'est pas nouveau. Toujours les héritiers de la légitimité eurent pour adversaires, conscients ou inconscients, les chefs dont le pouvoir se formait par des titres et des moyens que la légitimité elle-même ne pouvait considérer qu'elle avait délégués. Notre an cienne histoire de France est pleine de l'effort des rois pour écarter ee risque. L'opposition est dans les res sorts humains et dans le méca nisme des choses. Une dictature naît toujours de l'excès du désordre ou de l'im puissance à gouverner sans elle. Comment, ayant rétabli l'ordre et rendu le gouvernement efficient par un effort que la légitimité ne suffisait pas à donner, les acteurs de la dictature s'estimeraient-ils humainement inférieurs à Illégi timité qu'ils ont suppléée ? Ils ne nient pas le principe légitime, qui est un grand moyen de se protéger eux-mêmes et de se faire obéir, mais ils tendent invariable ment à substituer une nouvelle légitimité, la leur à l'ancienne. Et le recours à l'idéologie n'est qu'une manière de trouver appui pour cette nouvelle légitimité. Aussi bien, la dictature prendelle racine et force dans une réaction, générale ou partielle, de la masse, c'est-à-dire hors du prince établi et, implicitement ou explicitement, en défiance de l'efficacité de son droit légitime. Ainsi l'esprit même de la dicta ture annule, dans le peuple, l'idée du prince comme provi dence suprême puisque le dicta teur fait mieux. Ce dernier de vient indépendant et rival du prince, par le soutient direct que lui assure le peuple....