Extrait du journal

Tandis que les gouvernements assemblés à Genève et à Lausanne discutent âprement du désarmement, des réparations et des crédits gelés, c'est-à-dire des moyens d'ajouter, au chaos, aux ruines et aux désordres financiers dont souffre le monde, quelques dissensions et quelques insanités supplémentaires, un certain nombre d'associations d'épargnants ont décidé d'envoyer des délégations à Genève pour y tenir un Congrès international, en vue d'élaborer un programme commun et d'organiser une action concertée pour la défense et la protection de l'épargne. C'est ainsi qu'un Comité International de l'épargne, dans lequel la Suisse, la Belgique, là Hollande, la France, l'Allemagne, l'Autriche, la Tchécoslovaquie et la Pologne s'étaient fait re présenter, s'est réuni, ces jours derniers, à Ge nève pour jeter les bases d'une ligue interna tionale chargée de protéger les drdits des épar gnants de ces pays contre les abus des gouver nements et les spoliations des financiers qui mènent le monde. Un certain nombre de vœux d'intérêt général ont été adoptés, notamment pour condamner toute espèce d'inflation et pour réclamer le re tour à la probité monétaire par la constitution d'unions monétaires internationales, enfin pour exiger l'exécution fidèle par les débiteurs des engagements pris, ce qui est en effet la première condition du rétablissement de la confiance, sans, laquelle la crise mondiale ne saurait prendre fin. Il a été décidé, en outre, que les associations d'épargnants s'opposeraient à l'émission de tout emprunt nouveau au bénéfice des pays débiteurs qui ne font pas honneur à leurs anciennes dettes. Ce sont là des mesures de légitime défense de l'épargne que nous n'avons cessé depuis trois ans de préconiser. , Réjoiiissons-nous

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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