Extrait du journal

La perdrix aux choux ! Qui ne se sent un peu de gaieté à l'estomac rien qu'en lisant ces quatre mots appétissants. Il paraît pourtant (c'est Brébant qui parle), qu'on a changé tout cela et que c'est le perdreau aux choux qu'il faut dire. Voici la recette de ce plat najtionalqui en dira plus long que je ne pourrais faire: Vous commencez par acheter à la halle ou_ chez votre marchand de gibier, deux ou trois" perdreaux ou perdrix qui, blessés outre me sure, déchiquetés'par le plomb du chaéseur, sont hors d'état de faire bonne mine, tout' seuls sur un plat. - Cette empiète faite, vous videz et vous, •flambez vos perdrix; mettez-les dans une casserole avec assaisonnement. Dans une au tre casserole, mettez trois ou quatre bons choux, bien lavés, bien blanchis, lard, jam bon, carottes, oignons : un grand verre de bon bouillon avec sa graisse ; couvrez vos choux avec du lard coupé en bardes. Mettez au milieu vos perdrix' que vous laissez cuire avec vos choux, En même temps, faites rôtir deux beaux perdreaux bien cuits à point. Vous faites dis paraître tout vestige de vos perdrix, qui ont donné tout leur jus, toute leur saveur aux choux, comme la matelotte aux tranches de* pain grillé qui l'accompagnent, et vous servez chaud les perdreaux avec l'entourage accoutumé. Glacez le tout avec un bon jus de gibier ou de viande. Celui qui écrit ces lignes est juste ment invité ce soir à manger, avec un académicien, des perdreaux aux choux, cuits d'après la recette ci-dessas. Natu rellement il est un peu ému comme on l'est au moment d'être initié aux grands mystères de la vie. En ïnettànt ses gants pour aller dîner, il ne peut s'empêcher de répéter ce vers d'un poète dont j'ignore le nom. Ce grand secret, je le saurai ce soir *...