Extrait du journal
3HR01TIQTTB. Les grands journaux jouissent depuis trois jours de l'exis tence la plus agréable, n'était qu'ils continuent à perdre des abonnés, ce qui pourrait finir par ne plus être une exis tence. Il leur est tombé sous la plume trois ou quatre ques tions faciles à résoudre en heux communs, en phrases toutes faites, auxquelles ils adaptent les articles qu'ils ont fait clicher il y a quelques quinze ans. L'avalanche de lois présentées çar le ministère leur apporte cette aubaine' Chacun des journaux juge ces lois, non par elles-mêmes, mais d'après son parti pris à l'avance, les uns trouvant bien tout ce qui vient du pouvoir, les autres trouvant mal tout ce qui vient du même pouvoir. Ainsi les journaux du ministère défendent de leur mieux, et sans la moindre exception, tous les projets de lois que l'opposition attaque de son côté sans la moindre exception. Nous nous permettons de n'être de l'avis ni des uns ni des autres, attendu que ni les uns ni les autres ne sont d'au cun avis, pas même du leur. Que la discipline de l'armée soit plus sévère que la po lice des villes, c'est une chose à laquelle on n'a jamais son gé à trouver le moindre inconvénient. En effet, la puissan ce, confiée au soldat pour la défense du pays, puissance tournée à son détriment, est d'un bien autre danger que la désobéissance des citadins à quelques ordonnances de grande ou de petite voiries. Pour le citoyen, c'est un délit ae porter, sans une autorisation spéciale, les armes con fiées au militaire, par cela seul qu'il est militaire ; c'est un délit d'avoir chez lui des armes de guerre. Ce délit n'est pourtant pas un crime par lui-même; mais il engendre la facilité d'un crime. Le soldat qui n'a plus cette barrièie à franchir doit nécessairement être mainte nu dans de plus strictes limites; si une enceinte n'a qu'un mur pour la garder, ce mur a besoin d?être plus haut et Slus épais que, s'il y en avait deux, ne le serait chacun es deux autres; il est juste d'ajouter au moins, à chaque peine qu'encourt le soldat pour mauvais usage de ses ar mes, celle que le bourgeois encourrait rien que pour le port d'une arme. D'ailleurs, la loi qui arme le soldat et désarme le bourgeois, qui met par cela le bourgeois à la merci du soldat, a dû forcément donner au bourgeois une garantie; cette garantie est dans une pénalité plus sévère appliquée par des tribunaux spéciaux, c'est-à-dire, par les conseils de guerre. Quand des citoyens et des militaires s'associent pour un complot contre l'état, ou autre bagatelle (selon le jury de Strasbourg), l'affaire doit-elle être jugée par un conseil de guerre ou par un tribunal civil ? La solution était toute simple : chaque juridiction garde ses justiciables. Le con...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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- strasbourg
- conseil de guerre