Extrait du journal

Les ouvriers, qui travaillent dans les mines, sont exposés à toutes sortes de dangers. Ils ont à craindre les éboulements, les explosions et les inondations. C'est le dernier de ces trois fléaux qui assaillit, le 28 février 1812. la mine des houilles de Beaujonc, près de Liège. Quand l'eau commença à se répandre, Hubert Goffin, maître ouvrier de la houillère, avait déjà un pied dans le panier qui devait le remonter. Son fils Mathieu, âgé de douzeans, était près de lui. Hubert Gofflin, parlant comme un capitaine à bord d'un navire qui coule, s'écria « Je veux sortir le dernier, sauver tous mes ouvriers, ou mourir ». Il rassemble ses camarades près du bure d'éclairage, leur distribue le travail qui doit les sauver, en joignant.leurs efforts à ceux tentés au dehors par M. Colson, propriétaire de la mine. Les mineurs, épuisés autant par la frayeur que par le travail resté infructueux, se croisent les bras dans un muet désespoir. Alors le petit Goffin, avec une fermeté inspirée par son père, leur dit « Vous faites comme dos enfants; il faut travailler et prouver que nous avons du courage. Mon père vous a dit que M. Colson ne nous abandonnerait pas »....