Extrait du journal

souveraine et, la posant sur sa tête, il la fait Impératrice. Certes, il y a une admirable et poétique grandeur religieuse dans cette seconde partie .de la cérémonie qui se passe sur le seuil.de la porte sainte, en face des trois trônes ; dans ces onctions faites avec le saint chrême sur le front des souverains et qui leur confèrent un second baptême par où la royauté des élus leur est don née dès ce mondé. Pourtant, dans la sin cérité de nos réspects, cette minute a étreint les cœurs d'une émotion plus forte dès que les deux Majestés pnt été couronnées, dès que, revêtues de tous leurs insignes,, elles se sont rassises sur les trônes, au milieu de l'éclat des canti ques, des salves de canon, des volées de cloches, dans un ébranlement qui faisait vibrer les pierres de l'église et les âmes. L'Empereur s'est avancé devant le métro polite; il s'est mis à genoux devant le livre qu'on lui tendait ; il a lu à haute voix celte prière du rite : « Que le Tsar des Tsars instruise le Tsar, qu'il l'éclairé, qu'il le soutienne dans sa grande tâche de Tsar et de Juge de l'Empire de Russie; que la sagesse l'accompagne, que son cœur soit dans la main de Dieu pour le profit des peuples qui lui sont confiés, pour la gloire de Dieu, pour qu'au jour du jugement der nier le Tsar puisse répondre à Dieu sans honte. » Aussitôt les paroles prononcées, le Tsar s'est relevé. En même temps, le métropolite, l'assistance entière s'age nouillaient afin dé supplier le Tout-Puis sant d'entendre cet appel d'un homme qui devient le pasteur et le souverain de tant de millions d'hommes. . Le spectacle était grandiose, pourtant nos imaginations l'élargissaient encore. Elles écartaient à cette minute ces mu railles de l'église : il nous a semblé que le jeune empereur Nicolas apparaissait debout sur sa lointaine frontière de rôural où son ombre va marquer pour deux moitiés du globe les heures de la guerre et de la paix. Hugues Le Roux....