Extrait du journal

Le fait principal de la journée d'hier a été la visite de M. Vincent Auriol à M. Léon Blum. Visite d'àmitié, a dit le député de la Haute-Ga ronne. L'amitie entre M. Blum et M. Auriol est grande, nul ne l'ignore. La visite a été longue : trois heures. Le futur ministre des finances, que M. Paul Faure accompagnait, a été tout sourire pour les photographes. Mais il n'a point fait de confidences sur les problèmes qu'il a agités avec M. Blum ni sur les solutions qu'il a suggérées. Nous pouvons dire néanmoins que le grand argentier socialiste, qui compte au Parlement de nombreuses sympathies hors de son groupe, fait preuve d'un robuste optimisme. Il aurait dressé un plan minutieux des mesures à prendre et il se déclarerait volontiers convaincu qu'il franchira dans un bon style les obstacles qui l'attendent. M. Vincent Auriol se rend fort bien compte que rien n'est possible en matière de redressement financier sans la confiance publique et il se serait, dans les propos librement échangés aveè quelques intimes, montré enclin à ne pas effaroucher l'épargne. Cependant, il lui faudra trouver des ressources et certains actes attendus et promis ne sont pas pour caréner une trésorerie qui fait eau. C'est contre la thésaurisation que M. Vincent Auriol entend faire porter le principal de son effort. Mais comment ouvrir les cachettes ? Ajoutons que, dans un autre ordre d'idées, M. Blum aurait prié M. Vin cent Auriol et M. Paul Faure.de l'as sister, pendant cette dernière période, pour la constitution de son ministère. Un démenti...