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Le Figaro, 28 janvier 1910

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Le Figaro
28 janvier 1910


Extrait du journal

raisons d'espérer la fin prochaine du dé sastre. Et cette note, que communique à une heure du matin le ministère des travaux publics, confirme notre optimisme : La Marne est étale à Saint-Maur depuis sept heures, à la cote de 7 m. 90. La haute Seine est en baisse continue, à Montereau et à Melun. L'Oise est en baisse à Compiêgne. Dans la traversée de Paris, la hausse ho raire de la Seine, qui était de 35mm ce matin, n'est plus que del0mm depuis huit heures. Le fleuve atteindra son maximum vrai semblablement, cette nuit, entre trois et dix heures. Il était temps que notre espoir se forti fiât de quelque précision. ^ , La journée d'hier avait commencé par la nouvelle de la rupture de la ligne du P. L. M. Elle se terminait par l'annonce .de l'en vahissement des Champs-Elysées par les eaux. Au pont de la Concorde A minuit, la Seine, qui montait tou jours, était à cinq centimètres à peine des parapets, sur lesquels des soldats d'infanterie — grelottant malgré le mal qu'il se donnaient — entassaient des sacs de ciment. Spectacle pittoresque, certes 1 Autour d'un feu de bois qui pétille, des hommes se chauffent, pendant que les autres transportent dans des charrettes les sacs qu'ils vont déposer sur le mur où l'eau affleure. Le Cours-la-Reine, un peu.plus loin, brille comme un miroir. Les eaux cjui s'y sont répandues ont gelé, et c'est maintenant une immense nappe de glace qui s'étend jusqu'aux murs exté rieurs du Petit-Palais. Un ingénieur de la navigation est venu prendre le niveau d'eau, vers dix heures et demie. Il a constaté, que, depuis six heures du soir, la Seine avait monté de huit centimètres, soit régulièrement de deux centimètres par heure. Un barrage a été établi à l'angle du pont de la Concorde, que gardent des soldats en tenue de campagne. Quelques curieux sous le vent glacé contemplent le spectacle. A une heure, le restaurant- Ledoyen et le Jardin de Paris sont enveloppés d'eau. L'eau a descellé peu à peu les. pierres du parapet et coule envahissant les quais......

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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