Extrait du journal
Telle est l'origine du salut à la Brummel. — Ces dames se moquent souvent de ces messieurs, c'est leur état; mais ces messieurs empiètent parfois sur les privilèges de ces dames, témoin cette lettre adressée hier à une tigresse de Laffitte-Street (côté des numéros pairs). Oh ! Fanny, Oh ! ma noble amie, Votre lettre m'a brisé le cœur! Il faut que vous soyez bien cruelle pour me reprocher ce léger manque- de parole, et m'annoncer en même temps que vous n'auriez pu me recevoir. Mais, dites-le tout de suite, que vous faut-il? ma vie, mon honneur, ma fortune, ie double de ce que je possédais l'autre jour; mais vous le savez-bien, oh ! impitoyable bourreau d'amour, que je ne suis que votre esclave humble, tremblant et soumis, prêt à franchir tout obstacle pour tom ber à vos genoux, mendier un simple regard de votre œil gauche. Que vous sert d'abuser de votre pouvoir pour écraser qui ne se défend pas, qui recevrait avec joie — que dis-je, avec joie— avec délices la mort de vos belles mains... avec dé lices même ne rend pas complètement ma' pensée; mais enfin, que voulez-vous, la langue française est si pauvre! Dites, que faut-il faire pour m'attirer de vos beaux yeux un tendre regard? Faut-il vous entr'ouvrir le ciel et vous placer au milieu des anges ? car la terre n'est pas digne de vous. Faut-il bouleverser la terre pour vous découvrir un dia mant comme un œuf d'autruche? Faut-il vous apporter la véritable eau de Jouvence ou de la frangipane? Voulez-vous une deuxième loge de côté pour le théâtre de Belleville, on joue la Lionne de la place Maubert; vous y verrez le pompier de Notre-Dame. Ne lui faites pas de l'œil, il est... grêlé. Faut-il dévisser Henri IV de son cheval de bronze et vous mettre à sa place ? Voulez-vous aller choisir des bijoux chez Darbo, mon bijoutier? Je suis obligé, à mon grand regret, de vous quitter; on m'attend pour essayer des gilets de flanelle. Mais, au nom du ciel! ne me laissez pas sans un mot d'espoir. un prince époi:x. P. S. Je comptais vous envoyer ce cri du cœur par mon portier, mais sa femme n'a pas voulu....
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
En savoir plus Données de classification - wertheimber
- brummel
- hostein
- henri iv
- hollande
- rivoli
- dumas
- sébastopol
- londres
- madrid
- montmartre
- inde
- m. x