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Le Figaro, 30 août 1935

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Le Figaro
30 août 1935


Extrait du journal

bordant la route à droite-et haut de 55 centimètres environ. Les deux roues de droite passèrent littérale ment par-dessus le mur, tandis que celles de gauche tenaient encore la route. C'est de là que la machine lit un bond de 15 mètres environ, roiila encore sur une distance d'une quinzaine de mètres le long du champ, et, finalement, terminant son premier saut, vint s'écrouler contre un arbre à deux mètres de la route. La malheureuse Reine fut alors projetée hors de la voiture, à une distance de près de quatre mètres ; elle avait le côté droit de la boîte crânienne enfoncé. La chute dans les eaux du iac Continuant sa course, la voiture trayersa le champ longeant la route et large d'une vingtaine de mètres, heurta un deuxième arbre, et, finale ment, en un plongeon indescripti ble, s'abattit dans les eaux du lac, profond de 70 centimètres à cet en droit. Le Roi tomba hors de la machine, au moment où celle-ci heurtait le se cond arbre, tandis que son troisième occupant, le chauffeur, suivait l'au tomobile dans son saut dans le lac. Le radiateur, arraché par le se cond choc, gisait dans le champ. Quant à la voiture elle-même, elle émergeait des roseaux saccagés cou vrant les rives du lac. La Reine est morte! Le Roi, lui, restait étendu, inanimé. Toutefois, il ne portait que des bles sures légères à la main gauche et une petite égratignure à la bouche. Mais le choc nerveux qu'il avait res senti avait été si grand que lors qu'il sortit de son évanouissement il se trouva d'abord incapable de prononcer une parole. Au bout de quelques minutes, le souverain demanda des nouvelles de la Reine. «La Reine?», murmura-, t-il, angoissé. Les paysans accourus sur le lieu de l'accident n'osèrent répondre. Il se rendit alors auprès d'elle, s'agenouilla et lui prit la main: — Astrid ! Astrid ! Comme la blessée, déjà dans le coma, ne répondait pas, le Roi Léo-...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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