Extrait du journal

voyé à l'autre qui l'a saisi sans savoir pourquoi et l'a déposé sur ce cylindre qui d'aventure tournait par-là. • » Et, comme ce- cylindre était animé de l'esprit de sélection, il s'est dit : Jô voudrais bien avoir des petites griffes pour travailler ce fil...* et, tout aussi tôt, les griffes lui sont venues! » Et, commte un autre fil arrivait de son côté, tenu parde£dents que la sélec tion venait d'allonger, une navette qui courait à l'étourdie, s'jr est entortillée par hasard, alors ça a fait cette toile qui est roulée là dans le coin. » Et, comme cette toile voulait ellemême se perfectionner, elle s'est dit : Je suis bien ennuyée d'être tout unie ! je voudrais avoir des dessins!... Et de là le beau linge damassé que tu vois làbas... » Eh! bien, je te le demande, quelque ignorant que soit ton paysan, quelque idiot que soit ton sauvage, il te dirait : vous moquez-vous de moi? plutôt que de croire à de pareilles sottises, j'aime ■mieux croire la vérité : c'est qu'il y a quelqu'un qui a fait tout celai Quel qu'un que je ne voispas, que je n'entends pas, qui ëst là derrière le mur... mais, enfin, il y a quelqu'un...! Eh bien mon ami, tu vois bien que tu es encore plus bête que le sauvage, car enfin, quelque compliquée que soit l'usine d'Ugène, elle ne l'est pas encore autant que la création! Ces roues, ces cylindres, cas lanières, quelque bien agencés qu'ils soient, n'approchent point de cette merveilleuse nature. Et cependant, tu aimes mieux croire à l'atome, tu aimes mieux croire au singe, au champignon et à toutes les fables du monde que de dire simplement : Il y a Quelqu'un ! « Quelqu'un que je ne vois pas, quel qu'un que je n'entends pas... mais en fin, il y a Quelqu'un ! » Saint-Genest....