Extrait du journal
J'exhibe mon permis, l'autorisation de visite devant lequel s'ouvriront huis et grilles; et le portier, revêtu déjà de cet abominable uniforme des prisons, jaune et vert, couleur de rouille et couleur de moisissure, où les boutons surgissent comme une spontanée éruption de-champignons, le portier me désigne à droite, dans le préau pavé, enclos de hauts murs, pareil à une courette de forteresse moyen âge, une petite porte basse, toute de fer aussi, où la prunelle vitrée d'un « regard » luit, cillée de barreaux. Je heurte le marteau. Un bruit de clefs, une entrée large comme un fiacre, une autre porte encore, identique à la première et l'on domine, du haut d'un perron de quelques marches, une admirable salle à arceaux gothiques, à massifs piliers. La lumière, à droite, par larges nappes, tombe d'une baie vitrée, géante, encastrée entre les deux tours. Contre chacune de ces tours, un étage d'escalier, accolé de flanc à la paroi, grimpe, se rejoignant presque du pied, s'écartant du haut, comme un V de pierre rogné de la racine dont les bras s'étendent jusqu'aux cellules désormais célèbres où furent enfermés le vieux prince Jérôme Bonaparte, le jeune Philippe, duc d'Orléans....
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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