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Le Figaro, 31 décembre 1896

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Le Figaro
31 décembre 1896


Extrait du journal

Notre collaborateur Pierre Loti nous écrit: Je viens solliciter le Figaro pour les Œuvres de mer. Peut-être ai-je détourné autrefois un petit courant de sympathie et de charité vers cette racé héroïque de matelots, qui est vouée de père en fils à la pêche d'Is lande. Quelques larmes ont été versées sur les Yann et sur lés Sylvestre, sur les Gaud et sur les vieilles grand'mêres Moan — qui sont innombrables dans ces familles de pêcheurs. Et, à une épo que où la mer avait fait plus que. jamais des orphelins et des veuves, mes amis inconnus ont généreusement donné sur ma demande ; j'ai eu la joie d'aller dis tribuer à Paimpol de larges aumônes. Eh bien ! ils sont encore les heureux, ces « Islandais »-là, qui meurent, comme Yann et comme l'équipage de la Le'opoldine, en pleine santé et en pleine vi gueur, emportés soudainement par les lames au milieu d'une tourmente. Et c'est pour de plus déshérités que je tends la main aujourd'hui ; c'est pour ceux que la maladie vient prendre en mer pendant la saison de pêche, sur ces eaux lointaines et glacées ; c'est pour ceux qui risquent de finir là dans des agonies affreuses, éternellement secoués et éternellement mouillés, à bord de ba teaux inhabitables où personne ne sait le premier mot de ce qu'il faudrait faire pour les guérir. Ils n'ont même pas, ces braves, les secours élémentaires que le dernier de nos rouleurs de grands chemins est assuré de trouver dans les hospices de France. Cette mortalité par des maladies qu'on ne soigne pas est énorme chaque année, et il est révoltant de se dire qu'on n'a pas enrayé cela encore, quand c'était si facile ! Une œuvre enfin vient de se fonder dans ce but. Une Société s'est constituée pour équiper des navires-hôpitaux, qui iront en Islande et sur lesquels les ma lades seront recueillis — recueillis et presque toujours sauvés, car, én général, il suffira des moindres soins, des plus ordinaires remèdes , pour rétablir ces constitutions robustes. Mais l'argent manque encore' à cette Société si nouvelle. r;' Donc, il faudrait donner maintenant,...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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