Extrait du journal

Les réservistes. Ils sont venus aux carrefours, aux coins des quais, avec le sourire des gardes nationaux, avec cette expression de joie, cette assurance d'être utile que les meilleurs Daumier ont fixées pour l'eternité. Ce ne sont pas des citoyens ordinaires appelés à remplir quelque vague pé riode, comme on dit des « dix-sept jours ». Et ce ne sont pas davantage des territoriaux, convoqués en heuvaine guerrière. Rien de militaire. Les vieux réservistes.sont des agents de po lice, des gardiens de la paix qui avaient trouvé dans les bureaux une retraite prématurée et sont revenus aux carre fours, aux coins des quais, pour colla borer à la défense unanime. : On leur a confié le bâton blanc qui règle les défilés des fiacres, des omnibus et protège la vie des piétons. Les jeunes <> collègues » de la brigade des voitures ont été désignés pour des~surveillancés précises et générales, tout à la fois. Ils ont été convoqués sur les remparts,.pour ainsi dire, contre la« bande redoutable », et nous ne les voyons plus au cœur de la ville. Ce »ont les réservistes débon naires et chenus qui tiennent le sceptre en leur absence, tel Phébus Apollon, de venu sexagénaire... Et nous avons une grande gratitude envers ces braves gens....