Extrait du journal

Le beau temps a repeuplé le bois de Boulogne. . Sur une de ses pelouses, devant le tir aux pigeons, des jeunes gens se livraient lundi à un nouveau sport, une manière, de crocket. Les joueurs à cheval sont divisés en deux camps placés à deux cents mètres environ l'un de l'autre. Ils sont habillés comme des jockeys et armés chacun d'un maillet à long manche? Un commissaire s'avance au milieu de la pelouse, à égale distance des deux camps, puis jette en l'air une boule de bois dont il s'agit de s'emparer en la poussant dans un des deux camps. Ceux qui s'en rendent maîtres sont-les vain queurs. Au signal du commissaire les joueurs s'élancent au galop, et la boule, poussée par des coups de marteau, va de droite et de gauche, en avant en arrière? sui vant que celui qui la frappe appartient à l'un ou l'autre camp. Souvent elle est bien près d'une .li mite lorsqu'un adversaire la renvoie bien loin ; quelquefois, ahurie par dix coups contraires, elle s'arrête et les ca valiers se massent autour d'elle : c'est ici que les plus adroits peuvent déployer leur savoir-faire. Somme toute, ce jeu doit être très amusant et fait d'excellents cavaliers. Beaucoup de dames, descendues à l'al lée des Acacias, suivaient avec intérêt les péripéties de la lutte....