Extrait du journal

Du plus loin qu'il m'en souvienne, j'aperçois une espèce de cyclope mugissant. C'était Buloz, venu des montagnes de la Savoie, comme dit la romance, et tombé sur la littérature à la façon d'une avalanche. Il dirigeait à la fois la Revue des Deux-Mondes et la Comédie-Française et tenait par là tous les écrivains, auteurs dramatiques et journalistes. << Cet homme marche avec deux pistolets à laceinture» disait Balzac. Entre temps, il faisait des académiciens. Jamais une telle somme de pouvoir littéraire ne se trouva rassemblée en une seule main. Je le connus peu. Il n'était pas aimé, pas plus au théâtre qu'à la revue,et il ne tenait pas à l'être. De son administration je ne saurais donc écrire grand'chose il était laborieux, voilà le seul éloge que les comédiens s'accordaient à lui décerner. Les comédiennes n'ont gardé de lui aucun souvenir, mais Rachel lui donna souvent du fil à retordre, Rachel dont j'aurais dû inscrire le nom le premier oarrui les directeurs...