Extrait du journal

J’adore la civilisation. C’est une joie d’entendre M. Constans raconter ses souvenirs de Constantino ple. Ni son grand âge, ni les fatigues de toutes sortes qui furent le cortège de sa longue carrière, n’ont encore atténué sa verve et sa mordante ironie. Il a rap porté, de là-bas, tout un sac d’anecdotes. 11 y en a d’impayables... — L’année dernière, raconte-t-il, un personnage important de la Cour, un très riche pacha, offrit au corps diplo matique un somptueux dîner. J’étais placé à sa droite. Il me parla de Paris avec beaucoup d’enthousiasme. « J’adore la civilisation française, disaitril, et les belles manières ». Et en prononçant ces mots, il se peignait la barbe avec sa fourchette... — x.— LE MONDE ARTISTIQUE C’est moi Monsieur. Un de nos amis, un jeune poète de ta lent, se présente l’autre jour chez M. Mounet-Sully, un manuscrit sous le bras. Il est timide, embarrassé... — Mon cher maître, balbute-t-il, je sais combien vous êtes bienveillant aux débutants ! Si vous voulez biai m’y au toriser, je vous soumettrais... m Œdipe, d’après Sophocle... — Inutile, jeune homme. J’en ai déjà un, dans mon tiroir. Et un tort beau. — Tant mieux, mon cher maître, tant mieux. Vous pourrez ainsi comparer....