Extrait du journal

Par arrêté du Chef du Pouvoir exécutif de la Ré publique française, est nommé : Procureur général près la Cour de Cassation, M. Renouard, ancien conseiller à la même Cour, en remplacement de M. Paul Fabre, décédé. La Commission des quinze a reçu hier, dans la journée, la Commission de conciliation du commerce et de l'industrie qui prétend représenter cent-sept associations ou corporations commerciales ou indusduelles de la ville de Paris. La commission des quinze n’aura pas de peine à montrer à ces négo ciateurs bénévoles que leur programme de con ciliation est comme presque tous les autres d’ail leurs, absolument inacceptable. Dans les cercles diplomatiques on ne désespère pas de voir s’aplanir les difficultés qui entravent en ce moment les riégociatious de Bruxelles et qui por tent surtout sur les questions commerciales. A six heures du soir, arrivaient, à Versailles, les huit pièces que nos troupes ont enlevées, la nuit dernière, tant au parc qu’au cimetière d’Issy. Un piquet de cuirassiers, sabre au poing, ou vraient la marche, puis venaient dix mil railleuses de la garde nationale de Paris et deux pièces de douze. Ces mitrailleuses n’ont rien qui ressemble à cel les de l’armée. Elles sont formées d’un certain nom bre de canons du calibre d’une arquebuse, ajustés les uns contre les autres pour former un seul engin qui se charge par la culasse. Une plaque de fer battu adaptée au-dessus du point de mire abrite les artilleurs contre les projectiles des adversaires. Le cortège était fermé par un second piquet de cuirassiers en petite tenue de campagne. Au milieu de ce groupe se trouvait un homme en blouse et en casquette, monté sur un cheval d’om nibus et tenant un autre cheval à la bride. C’est un des conducteurs des pièces de la Commune. Brave homme, disaient les soldats, c’est un domestique que l’on a fait marcher avec ses bêtes ! Quatre des chevaux de l’attelage ont été pris avec les pièces. Les artilleurs à cheval elles marins qui escortent, quatre par quatre, chacune des pièces, les ont ornées de feuillages et de fleurs. Les dépêches de Berlin annoncent que l’on di rige de nouvelles troupes allemandes en France. L’Empereur d’Allemagne a reçu dernièrement une députation de catholiques venant demander son intervention en faveur du Pape. Un journal avait rapporté que l’Empereur aurait promis son con cours pour mettre fin à l’occupation de Rome par les Italiens. La Nouvelle Gazette prussienne du 28 avril clément cette nouvelle : « L’Empereur, dit-elle, n’a rien exprimé d’une manière positive. Sa Majesté a seulement assuré la députation de son bon vou loir de prendre en considération les relations et les intérêts du Pape, à un moment convenable. » Chaque jour la population de Paris îémoigne par son attitude qu’elle n’est pas avec ses oppresseurs. Il y a quelques jours, à Saint-Merry, c’est en vain qu’on a voulu incarcérer le premier vicaire. La voi ture qui le conduisait à la Conciergerie ne pouvait pas avancer, tant était compacte la foule des pa roissiens qui s’opposait à cette violence. Sur la de mande des bouchers, épiciers et boulangers de la rue Saint-Martin, on a du rendre le prêtre à la li berté. Plusieurs d’entre eux se sont fait inscrire comme caution et ont pris la défense et la protec tion des autres vicaires....