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Le Français, 3 octobre 1870

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Le Français
3 octobre 1870


Extrait du journal

Si l’on s’élève au-dessus des détails et des questions secondaires, c’est avec un vrai sentiment de fierté et de confiance que l’on assiste au grand spectacle offert dans ce moment par les défenseurs de Paris au reste du monde et à l’histoire, Voilà seize jours que Paris est investi, et chaque jour a fortifié la résolution de la résistance. Aucun n’a été marqué par un désordre ou par une défaillance. La France traverse avec honneur une des plus gran des épreuves de son histoire. L’impuissance des partis de désordre est tous les jours plus manifeste. Les échappés de l’an II ont un instant effrayé; mais il suffit de les laisser à eux-mêmes pour avoir raison d’eux. Ils seraient ex pressément chargés de discréditer leur cause et de la rendre à la fois odieuse et ridicule, qu’ils ne s’acquitteraient pas da cette tâche avec plus d’ardeur.On commence à rire franchement de ces pauvres enfants terribles qui, pour des enfants, ont le tort d’être vieux, et pour inspirer vraiment la terreur ne pourraient compter que sur la pusillanimité de leurs adversaires. M.Victor Hugo, quoi qu’il fasse, ne sera jamais confondu par nous avec le groupe des sectaires dont il a eu le tort de cher cher trop souvent les applaudissements. il y a bien des métaphores ridicules et des hyperboles étranges dans l’appel que M. Hugo adresse aux Parisiens ; mais, çà et là, éclatent les accents d’un vrai patriotisme, et ce son que rend un cœur vraiment français frappé par les désastres de la pa trie. La publication des papiers trouvés aux Tuileries continue ; elle inspire plus de dégoût que de surprise. Pendant que le Siècle, la Cloche, les journaux qui représentent de la manière la plus autorisée la cause républicaine, et le Temps, dont les ‘opinions sur ce point ne sont pas suspectes, soutiennent avec pa triotisme le gouvernement de la défense na tionale, un journal,dont le directeur politique est un des ministres importants, se permet les plus vives attaques contre ceux des membres du gouvernement qui sont en ce moment à Tours. Nous voulons croire que M. Picard, occupé des soins de son minis tère, n’a pas le temps de diriger l'Electeur libre; mais alors qu’il ne laisse pas l’au torité de son patronage à une feuille dont le langage blesse en ce moment les senti ments de tous les patriotes et les conve nances les plus simples de la situation. L’article de l'Electeur libre que nous repro duisons plus loin est au plus liant point condamnable. p. s. — Une proclamation du ministre de l’intérieur qui nous arrive au moment de mettre sous presse nous annonce la ca pitulation de Strasbourg et de Tout. Cette nouvelle, quelque prévue qu’elle fût, nous cause une vive douleur, sans ébranler notre confiance dans le succès définitif de la lutle....

À propos

Lancé en 1868, Le Français était un quotidien à la fois catholique et libéral. Tirant à seulement 4 000 exemplaires, son lectorat est toutefois toujours resté très limité. Absorbé par Le Moniteur universel en 1887, le directeur du Français publie néanmoins quelques numéros en indépendant jusqu'en 1898, afin de conserver la propriété du titre.

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